Historique de l'église de Sorèze,

Notre-Dame de la Paix

Par M. Albert MAMY

Notre église paroissiale qui vient d’être restaurée a une longue histoire qu’il convient de rappeler.

Auparavant, les paroissiens de Sorèze exerçaient le culte dans l’église située rue Saint-Martin, dont elle portait le nom.

Construite au début du XVème siècle, cet édifice sera détruit par les protestants qui, en 1573, prirent la ville de force et dévastèrent l’Abbaye Notre Dame de la Paix.

L’église détruite ne sera jamais reconstruite. Seul reste le clocher qui servira désormais de tour de gué, et le cimetière attenant sera peu à peu abandonné. Les différentes études faites par les Consuls au cours du XVIIème et XVIIIème siècles resteront sans lendemain car les travaux seront jugés trop élevés. (15294 livres selon les estimations faites par le géomètre Catala en 1775).

Les habitants de Sorèze vont donc utiliser une partie de l’abbatiale reconstruite en 1642, l’autre moitié étant utilisée par les moines bénédictins pour leurs offices religieux.

Après la Révolution de 1789, il ne restera rien de la magnifique abbatiale faite de belles colonnes blanches et pourpres. Le mobilier, les tableaux, l’argenterie, les reliques, les manuscrits seront dispersés. Elle servira désormais de grange puis de manège à chevaux avant la restauration récente en salle de culturelle pour le théâtre et les concerts.

C’est le Père Lacordaire, nouveau directeur de l’École et conseiller municipal de Sorèze, qui va permettre enfin d’ériger une nouvelle église pour les paroissiens de Sorèze. L’emplacement actuel en haut de l’esplanade sera finalement choisi après une cession de terrains entre l’École et la commune. Le Père Lacordaire apportera la somme de 22 000F et la commune 23 000F par la vente d’une partie de la forêt communale et du Causse de la Pouticarié. Une subvention de l’État complètera la finition de l’édifice portant sur le perron et les contreforts.

Sa construction ne sera achevée qu’en 1863, deux ans après la mort du Père Lacordaire. La Nouvelle église dédiée à Notre Dame de l’Assomption sera consacrée par Monseigneur Jehrphanion, archevêque d’Albi, en 1864.

Ainsi, depuis la première lettre du Père Lacordaire du 15 Août 1854 au maire de Sorèze, Monsieur de Guibert, il aura fallu 10 ans pour réaliser l’église d’aujourd’hui.

Par la suite de nombreux aménagements et réparations seront apportés à cet édifice.

Tout d’abord sur l’orgue, ce bel instrument qui vient de l’ancienne abbatiale qui fut créé par Pierre de Montbrun en 1735. Il sera démonté par Maucourt et transporté dans la nouvelle église paroissiale en 1864.

Malheureusement, les ornements de toutes les tourelles de l’époque n’ont pu être conservés. Cet orgue après classement à l’inventaire des monuments historiques, sera restaurée une première fois par Puget, puis, en 1989 par Swiderski à l’initiative de la municipalité.

Huit tableaux ornent les murs de l’église : la Vierge à l’enfant, l’Assomption de la Sainte Vierge, le décès de Saint-Martin, la Crucifixion, le Miracle des Roses, le Bon Pasteur, ainsi que 2 tableaux de Mme Fontanilles sur Jésus et Saint-François d’Assise. Ces tableaux ont été restaurés au cours des années 1980. C’est également la période ou la municipalité que je présidais a engagé la réfection de la toiture et la rénovation totale des peintures intérieures avec notamment la couleur des colonnades en rouge porphyre.

Les boiseries entourant le cœur sont l’œuvre de l’ébéniste sorézien René Auriol.

Enfin, comment ne pas rappeler un évènement remarquable, le transfert en 1992 des cendres du Père Lacordaire, qui, tout d’abord inhumé dans la crypte de la chapelle de l’École, repose aujourd’hui dans notre église paroissiale qu’il a largement contribué à bâtir.

Voilà, en quelques lignes, l’historique de notre église qui fera l’objet le 6 mai de la bénédiction réunissant autour de Monseigneur Jean Legrez, archevêque d’Albi, les personnes civiles et l’ensemble du peuple paroissial, la messe étant suivie du verre de l’amitié dans le cloître de l’Abbaye-école de Sorèze, symbole de la symbiose historique entre ces lieux sacrés.