L'imposition des mains

Le geste de l'imposition des mains, c'est le geste que faisait le Christ quand on lui amenait des malades. C'est le geste que les apôtres ont repris à leur tour, à leur suite les évêques. Coopérateurs des évêques dont ils dépendent dans l'exercice de leur pouvoir, les prêtres quant à eux, participent avec eux à un unique sacerdoce.

Dans le rituel de l'ordination, les mains du prêtre sont ointes du saint Chrême pour conférer la grâce du salut : grâce de miséricorde, grâce de guérison, de protection, de compassion, etc. Cette onction rappelle qu'il a été choisi par Dieu, comme Aaron et ses fils.

Le pape Benoît XVI, s'adressant aux prêtres dans une homélie du jeudi saint, rappelle la signification de ce geste : "Nous rappelons également que nos mains ont été ointes avec l'huile qui est le signe de l'Esprit Saint et de sa force... Le Seigneur nous a imposé les mains et veut à présent les nôtres afin qu'elles deviennent les siennes, dans le monde." (Homélie du Jeudi 13 avril 2006).

C'est le geste le plus riche de sens, et donc le plus expressif. Mais ce n'est ni un pouvoir magique, ni du charlatanisme, ni du vodoun ; c'est un geste de foi, dicté par la foi ; et c'est encore dans la foi, une foi humble et confiante, que l'on obtient ce que l'on demande. Aussi la foi de celui qui impose les mains est importante pour son efficacité.

Du point de vue sacramental, seul le ministre ordonné (prêtre, évêque), qui a le pouvoir du Christ, a le pouvoir et la grâce d'imposer les mains. Cependant, en dehors des sacrements, tous les fidèles peuvent imposer les mains, pour demander l'intercession de Dieu, demander la guérison d'un malade ou la présence de l'Esprit Saint dans une personne.

Imposer les mains, c'est permettre au Seigneur d'utiliser nos mains comme moyen spécial de contact pour la bénédiction. C'est la puissance et la force de Dieu qui se traduit physiquement. (Rm 1, 20). Aujourd'hui, ce geste pour bénir n'est pas réservé seulement à l'action d'un supérieur sur un inférieur, comme de père à fils. Mais il peut être réalisé entre "égaux", par exemple les époux entre eux. Un fidèle peut alors licitement prier pour un autre, mais comme un geste d'intercession. Il n' y a aucune raison théologique de l'interdire, ni aucun danger de le faire.

Père Éméric AKPOVO